Sidération (Job 2,11-13)

2024-05-03

Eliphaz, Bildad et Tsiphar sont là. Par amitié. Ni plus ni moins. C’est à relever. Les trois amis viennent de loin: le pays d’Edom (sud de la mer Morte), le nord de l'Arabie et la Syrie (près de l’Euphrate, à l’est). Ils représentent le monde connu de leur temps. C'est que la tragédie de Job est universelle. Elle touche l'humanité entière dans ses tragédies et ses épreuves. Les trois amis sont donc venus pour parler, plaindre et consoler. Seulement le choc est trop violent. Job, leur ami, est comme mort à lui-même, méconnaissable, brisé par la souffrance. Submergés de sanglots, ils n'ont d'autre choix que les gestes du deuil (vêtement déchiré et cendres sur leurs têtes). Ils n'ont d'autre choix que le silence. Juste le silence. Assis par terre, ils se mettent à sa hauteur. Les trois amis sont exemplaires de tact et de respect. Pour l'instant, ils n'essaient pas de s'approprier la souffrance de leur ami au prix de consolation à bon marché. A cet instant, leur présence résonne d’un silence si proche de celui de Samedi saint. Leur présence résonne d’un silence si proche de ces moments où nous sommes là, démunis et impuissants, devant cet ami ou cette amie dévastée de souffrance. Oui, être là simplement, dans le silence.

Christophe Reymond

Prière:  

Seigneur, fais-nous la grâce de savoir nous taire quand le silence donne toute sa place à l’autre, lui offrant simplement la chaleur et l’amitié de notre présence. Présence sans prétention et si nécessaire.